Ikigaï
L'Ikigaï, concept japonais qui signifie littéralement "raison d'être", peut être appliqué aux organisations pour susciter des prises de conscience et engager des changements profonds. Il s'agit de trouver l'intersection entre ce qu'une organisation aime, ce qu'elle fait bien, ce dont la société a besoin, et ce qui garantit sa viabilité économique.
Ce cadre peut être utilisé comme un outil stratégique pour aligner les valeurs de l'organisation avec ses pratiques, en mobilisant ses membres autour d'une vision partagée.
Une version simplifié est celle du hérisson et du renard.
Les 4 piliers
Ce que vous aimez
Posez-vous la question : « Qu’est-ce que nous aimons dans nos vies et que nous retrouvons dans notre organisation ? » Cet aspect permet d'identifier les passions et les motivations profondes des membres, qui contribuent à l'énergie et à la résilience collective.
Ce que vous faites bien
Analysez les compétences distinctives de l'organisation : « Quelles sont nos forces spécifiques ? » Identifier les expertises clés permet de mettre en valeur les atouts uniques qui assurent une place dans le secteur.
Ce dont la société a besoin
Réfléchissez au rôle que l'organisation joue dans son environnement : « A quels défis de la société ou du secteur pouvons-nous faire face ? » Cet axe favorise une orientation vers l'impact social et le développement durable.
Ce qui garantit votre viabilité économique
Déterminez les activités et ressources génératrices de revenus : « Quels aspects de notre travail assurent notre stabilité financière ? » L'objectif est de maintenir un équilibre entre idéal et réalité.
Processus pour une organisation
Définir la raison d’être
Avant toute transformation, il est essentiel que l'organisation définisse collectivement sa raison d’être. Cette étape permet de poser des bases solides pour la prise de décision et l'alignement stratégique.
Alerte sur les pièges courants :
- Les raisons d’être attrape-tout : englobant un spectre d’enjeux trop large, elles perdent leur sens et leur force stratégique.
- Les raisons d’être opportunistes : centrées sur des enjeux de société déjà largement identifiés et parfois « à la mode », elles manquent d’authenticité.
- Les raisons d’être didascalies : se contentant de décrire ce que l’organisation fait, elles restent descriptives sans adresser les enjeux sociétaux.
Un questionnement clé :
- « Quels sont les signaux de changement de société que vous avez identifiés, qui constituent un enjeu sociétal et qui mettent en tension votre activité ? »
À partir de ces réflexions, chaque groupe ou participant rédige un court paragraphe explicitant la raison d’être de l’organisation. Ce document servira de base aux transformations futures.
Organiser des ateliers collaboratifs
Impliquez les membres de l'organisation en les guidant à travers les quatre piliers de l'Ikigaï. Les questions suivantes peuvent structurer les ateliers :
- Qu’est-ce que vous aimez dans vos vies et que vous retrouvez ici ?
- Quelles sont nos compétences distinctives ?
- De quoi la société a-t-elle besoin dans notre domaine d’activité ?
- Quelles activités assurent notre viabilité économique ?
Synthétiser les réponses
Utilisez un diagramme ou une carte conceptuelle pour visualiser les intersections entre ces différents axes. Cela aide à identifier des zones de synergie ou des tensions potentielles.
Intégrer l'Ikigaï dans la stratégie
- Redéfinissez les objectifs et priorités en fonction des apprentissages tirés de l'exercice.
- Mettez en place des plans d'action concrets pour aligner les activités de l'organisation avec sa raison d’être.
- Encouragez une communication continue pour maintenir l'engagement autour de l'Ikigaï.
Résultats attendus
- Alignement stratégique : Une organisation dont les actions reflètent clairement sa raison d’être.
- Motivation accrue : Des membres plus engagés, car connectés à des valeurs qui les inspirent.
- Impact sociétal positif : Une contribution significative aux besoins du secteur et de la société.
- Stabilité financière : Une vision claire des activités génératrices de revenus.