Le groupe s’approprie, négocie et s’émancipe du cadre

De Niska/Accolades
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Dans toute animation, il existe un ou plusieurs « cadres » à l’intérieur duquel le groupe et l’animateur.trice travailleront dans le but d’arriver à une production. Ce cadre existe à différents niveaux et peut être explicite, comme implicite. On distingue :

Cadre de l’animation

Le cadre de l’animation est l’ensemble des règles et des valeurs déposées par l’animateur.trice et le groupe, et il influencera la manière de travailler ensemble. Il ne s’agit pas du processus, de la maïeutique ou des outils, mais de l’espace dans lequel se déroule le processus. En ce sens, l’animation participative, avec ses principes, fait elle-même partie du cadre.

Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel est un ensemble d’éléments de contexte et de culture propres à un groupe. Il inclue les pratiques usuelles, les relations de pouvoir, les habitudes ainsi que l’environnement de travail et la culture organisationnelle.

Cadre de référence

Le cadre de référence est un ensemble de définitions, de concepts et d’idéologies que porte le groupe et les individus qui le composent. Les questions seront appréhendées à partir de ce(s) cadre(s) de référence.

Cadre temporel

Il s’agit de prendre en considération à quel moment de son histoire le groupe se situe, quand et comment il peut agir. Ce cadre temporel peut comprendre différentes dimensions : Chronos, le temps quantitatif et linéaire, Kairos, le temps du moment opportun, et Aiôn, le temps des cycles.

En animation participative, le groupe et les individus qui le composent ont la possibilité de s’émanciper de ces cadres. En ce sens, l’animateur.trice et le processus doivent permettre au groupe de prendre du recul et de questionner ses modèles mentaux, ses attentes et ses conceptions en toute liberté. Un cadre souple et adaptable permettra au groupe de cheminer dans le processus pour arriver à une production collective mobilisante et créative. En ce sens, le groupe ne doit pas être asservi au cadre, c’est le cadre qui doit évoluer en fonction des besoins et désirs du groupe.

Pour que le groupe puisse s’affranchir du cadre, trois conditions sont nécessaires :

  1. Il sera informé et connaîtra le cadre explicite. En favorisant le partage de l’information et la transparence, l’animateur.trice permettra à tous.tes d’avoir les connaissances nécessaires à l’émancipation.
  2. Il prendra conscience du cadre implicite. Les processus conscientisants et l’utilisation de questions ouvertes permettent de rendre visible certains à-priori ou certaines idéologies implicites.
  3. Finalement, il aura l’opportunité de questionner et confronter le cadre afin de proposer un nouveau cadre négocié. Lorsque le groupe et l’animateur.trice sont en confiance, ils et elles pourront questionner et négocier les cadres conscientisés.