Consentement sociocratique
Cette technique poursuit le désir de permettre à un groupe de prendre une décision tout en s'accordant le temps de la décision. Ceci afin que la décision soit réellement acceptée (et donc mise en oeuvre) par tou-tes les membres du groupe.
Déroulement
Il s'agit au préalable de disposer d'une proposition construite à soumettre à la décision du groupe (cela peut être une proposition qu'un-e membre du groupe aimerait faire aux autres participant-es ou bien encore une proposition qui a été construite lors d'un travail de groupe préalable qui visait à faire émerger des propositions). Puis vient l'animation de la séance de sociocratie à proprement parlé… Cette séance contient 9 étapes. La première consiste à ce qu’une personne porte et présente la proposition. La deuxième, à ce que les participant-es donnent leurs ressentis (et non leur avis), la troisième à ce que la personne porteuse de la proposition, en fonction des ressentis, modifie, si elle le souhaite, la proposition initiale. La quatrième à recueillir les objections qui empêchent qui que ce soit de valider cette proposition. La cinquième consiste à traiter ces objections une par une, c’est-à-dire pour chacune d’elle, à d’abord améliorer la proposition en prenant en compte l’objection. Si ça n’est pas possible, à regarder si cette objection détruit alors la proposition, c’est-à-dire la rend non-viable pour le groupe. Si on ne peut pas améliorer la proposition mais qu’on ne souhaite pas la détruire à partir de cette objection, cette objection est considérée comme traitée. La sixième étape consiste donc dans le consentement de tous les participant-es, qui est automatique dans la mesure où le groupe a étudié toutes les objections. La septième consiste à lire la proposition finale, comprenant donc tous les amendements issus des objections traitées. La huitième consiste dans un nouveau consentement de tou-tes les membres, automatique lui aussi (cette étape sert à vérifier que tous les amendements ont été pris en compte). La neuvième consiste à célébrer cette décision ! NdlR : cette méthode peut sembler lourde et fastidieuse. Elle l’est. De prime abord. Car la mentalité de beaucoup dans une prise de décision, c’est de la voir comme une lutte qui finira avec des gagnant-es et des perdant-es, et non à trouver une solution valable pour tou-tes. La tendance est donc, au début, de multiplier les objections, comme les député-es le font à l’assemblée pour bloquer des lois. Mais le mérite de cette méthode, de par son côté fastidieux, consiste à éduquer le groupe au consentement, c’est-à-dire de ne pas chercher à imposer son point de vue (ou à se résigner) mais à pouvoir vivre, sereinement, avec les décisions prises, pour ensuite désirer les mettre en oeuvre. C’est effectivement long, mais ne vaut-il mieux pas prendre moins de décisions mais les prendre correctement ? N’est-ce pas gagnant à long terme ? Remarque : il est très important de lire la proposition finale avant de l’adopter. Cette précaution permet de s'assurer que tout le monde a bien compris ce sur quoi l'on devait se positionner. Cela permet également d'éviter pour plus tard ce genre de discussions et de confusions qu’on a tous et toutes connues : ou en est ce truc-là ? On avait dit qu’on le changerait ? Ah mais pas du tout. On a justement dit qu’il resterait comme ça !