Maïeutique

De Niska/Accolades
Buste de Socrate
Le concept de maïeutique utilisé dans un cadre philosophique serait attribué à Socrate et signifierait "faire accoucher les espris".

La maïeutique, du grec ancien μαιευτική / maieutikế, est une approche philosophique tirée de Maïa, une Pléiade romaine qui veillait aux accouchements.

Maïeutique signifie « faire accoucher » et est d'abord employé par les sages-femmes dans la réalisation de leur travail, mais le terme est également utilisé en philosophie.

C'est à Socrate, dont la mère était sage-femme, que le terme est attribué. Pour lui, il s'agit de poser une série de questions à une personne pour lui permettre d'arriver elle-même à une conclusion, un savoir qui existait déjà en elle. Socrate utilise donc maïeutique dans le sens de « faire accoucher les esprits ».

« J'ai d'ailleurs cela de commun avec les sages-femmes que je suis stérile en matière de sagesse, et le reproche qu'on m'a fait souvent d'interroger les autres sans jamais me déclarer sur aucune chose, parce que je n'ai en moi aucune sagesse, est un reproche qui ne manque pas de vérité1. » - Socrate

En animation

En animation participative, la maïeutique est une technique signifie accompagner le groupe dans l'accouchement des idées, des réponses. Elle présuppose une confiance de l'animateur/trice que le groupe porte en lui sa réponse et que le travail d'animation doit permettre, grâce à des questions ouvertes et des outils, de faire émerger cette ou ces réponses.

Nous pouvons préciser que le groupe (hétérogène dans sa composition) porte sa réponse à cet instant de travail, dans ce contexte. L’animateur/trice doit avoir cette conviction ; ce qui lui permet ainsi de lâcher prise si cela est nécessaire. Cette conviction fait également appel au non-jugement dont l’animateur doit faire preuve ; accepter les productions du groupe, ne pas émettre de jugement, accepter que le groupe puisse douter, se contredire, ne pas être d’accord en son sein… Carl Rogers parle de « regard positif inconditionnel », donc de confiance.

L’animateur, garant du processus d’animation, va accompagner la réflexion, s’adapter à la situation tout en gardant cette conviction que le groupe peut trouver sa solution.

Dans ce sens, on parle donc d'une animation comme d'une maïeutique, préparée et adaptée par l'animation jusqu'à l'accouchement des réponses.

Notes et références

  1. Théétète, VII - 150 c, Œuvres complètes, Tome 3, classiques Garnier, p. 334.