Mobilisation
Le mot mobilisation est généralement utilisé en parlant de la mobilisation des troupes dans un contexte de guerre, mais également dans le sens de mobilisation citoyenne autour d'enjeux sociaux, c'est plutôt dans ce sens qu'il est employé en développement collectif.
Le terme mobilisation provient du latin mobilis, que l’on peut comprendre de deux façons :
- Qui bouge, qui est dynamique (non linéaire, non mécanique, organique);
- Une raison de bouger, un motif. La mobilisation fait ainsi référence à la notion de mouvement dans la perspective d’un agir-ensemble intentionnel.
Dans cette perspective, susciter la mobilisation revient à chercher à mettre en mouvement dynamique des acteurs dans la visée d’un changement.
Mobilisation et participation
Nous abordons la participation et la mobilisation citoyenne dans un continuum. Passant de l’individu qui est présent, qui écoute même silencieusement, qui prend la parole pour s’exprimer, à celui qui développe son esprit critique et qui finalement développe sa capacité à argumenter.
Cela dit, peu importe où se situe l’individu à l’intérieur de ce continuum, sa participation pourra se matérialiser au sein de différentes sphères. Participer à un débat public, s’impliquer au sein d’un organisme, participer à une corvée de nettoyage d’un espace publique ou partagé, prendre part à une fête de voisin ou s’impliquer dans les mouvements politiques sont toutes différentes formes de participation citoyenne. Elles s’incarnent dans les sphères plutôt sociales, plutôt communautaires ou encore plutôt politiques.
L’action (ou la participation) citoyenne peut se faire individuellement, mais elle peut également être collective. Elle est collective lorsqu’un objectif est poursuivi ou une action est menée par un regroupement de personnes. Suivant le continuum, la participation et l’implication peuvent alors être situées sur une échelle de responsabilités qu’un individu ou un groupe sera prêt à assumer à travers son action.
La mobilisation quant à elle est souvent comprise comme une démarche individuelle qui s’inscrit dans un mouvement collectif au service d’une cause ou d’une question. Se joindre à un mouvement est d’abord un choix individuel, tributaire des valeurs qui nous ont été transmises. En ce sens, être touché dans ses valeurs devient le moteur de l’action. La satisfaction des besoins de base, être conscient de ses droits et devoirs comme citoyen et avoir confiance en sa possibilité d’agir et d’influencer apparaissent alors comme des conditions favorables à l’engagement d’un individu.
Équation de la mobilisation
Le mot « mobilisation » fait référence au passage à l’action pour changer une situation, effectué collectivement (action collective) par un regroupement d’acteurs (acteur collectif). Changer une situation, c’est répondre à des besoins, résoudre des difficultés, améliorer les conditions de vie, modifier des fonctionnements, etc.
La mobilisation peut donc être illustrée par une équation, parce que la mobilisation est composée de l’addition de deux composantes, qui mènent vers un changement :
- La création d’une identité partagée – le passage du JE au NOUS;
- L’élaboration de la vision et des actions à mettre en œuvre pour parvenir aux changements espérés – le PROJET COMMUN.
RACINE, Sonia, (2010), La mobilisation des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion à travers des organismes communautaires québécois, thèse de doctorat, Université de Montréal, École de service social, Montréal