Résilience
Le concept de résilience a évolué considérablement au fil des années, allant du résultat d'un choc sur un objet, à la description des capacités d’un écosystème qui subit des bouleversements, en passant par la qualification d’un individu face à des traumatismes.
La résilience est donc un concept multiforme qui a tendance à être défini et mobilisé différemment d’une discipline à l’autre. Sa définition ne fait pas l’unanimité, on parle plutôt de différentes perspectives.
La résilience individuelle, la résilience organisationnelle ou la résilience d’une communauté territoriale sont forcément influencées par des facteurs différents et requièrent des habiletés ou des mécanismes particuliers pour mieux s’adapter malgré les circonstances, les défis ou les menaces.
Les différents penseurs abordent la résilience sous trois angles :
· Une capacité : d’un individu, d’une matière ou d’un groupe ;
· Un processus : de l’état de choc jusqu’au retour à la vie normale ;
· Un résultat : ce qui nous permet de nous rebâtir à la suite d’une crise.
Peu importe les perspectives, elles se rejoignent un peu toutes en traduisant un processus dynamique et complexe. Niska et Accolades abordent la résilience comme un phénomène vivant, comme une notion qui renvoie à
« La capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir en dépit d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles et de traumatismes parfois sévères. » - Manciaux, Vanistendael, Lecompte et Cyrulnik
Les capacités liées à la résilience
Il est essentiel pour les individus, les organisations et les communautés territoriales de développer leurs capacités de résilience afin d'être en mesure de cultiver l’espoir et d’effectuer les transformations qui s’imposent pour ressortir plus forts des événements.
Les capacités liées à la résilience permettent d’augmenter l’aisance face aux changements rapides afin de mieux accepter le chaos et d’en faire un levier d'évolution. Les capacités de résilience peuvent être divisées en quatre idées principales:
- La capacité d'absorption
- La capacité de renouvellement
- La capacité d'appropriation
- La capacité d'anticipation
Capacité d'absorption
La capacité d'absorption se traduit comme l’aptitude à mettre en place des moyens et des ressources pour faire face aux chocs et aux obstacles divers. Elle se caractérise surtout par une volonté résolue de continuer.
Le choc est le point de départ. L’événement qui bouleverse le quotidien. La capacité d’absorption est la première bouée. Elle fait référence à la résistance au choc.
Quels sont nos réactions, nos émotions, nos ressentis ?
Quels sont nos premiers réflexes ?
Comment vivons-nous les changements ?
La capacité d’absorption se résume à la robustesse à pouvoir recevoir et amortir le choc pour minimiser les répercussions négatives. C’est la capacité à prendre volontairement des mesures pour faire face au stress généré par un obstacle et ne pas se laisser abattre. Se connaître et reconnaître nos mécanismes de défense sont les prémices pour accroître notre capacité à rebondir. La base à partir de laquelle se questionner à nouveau.
De quoi avons-nous besoin pour mieux vivre les changements ?
Quelles sont les ressources sur lesquelles nous pouvons nous appuyer ?
Que sommes-nous prêt-es à accepter ?
Quelles sont nos limites tolérables ?
Capacité de renouvellement
À la suite du choc, il faut se relever, sortir du brouillard, imaginer et ouvrir les possibles pour se sortir de la crise. Ainsi, la capacité de renouvellement entre en jeu. Celle qui amène à faire les choses différemment, à sortir des sentiers battus pour poursuivre son chemin.
Comment activons-nous nos capacités créatrices ?
Comment accueillions-nous les idées nouvelles ?
Savons-nous imaginer de nouvelles solutions à nos impasses ?
La capacité à se renouveler se manifeste par l’aptitude à activer les esprits créatifs pour transformer les épreuves en potentialités. À cette étape, c’est la débrouillardise, l’ingéniosité, les essais et erreurs. On repense nos façons de faire et on en cherche de nouvelles. On ose, on improvise et on se fait confiance, jusqu’au moment « Eureka! » où la bonne solution émerge du lot.
Quelles sont nos sources d’inspiration ?
Qu’est-ce qui est mis en place pour travailler notre créativité ?
Comment mobilisons-nous les énergies disponibles ?
Quelle place fait-on à l’idéation ? … à l’expérimentation ?