L’adaptation: une compétence au cœur de l’animation participative

De Niska/Accolades

L’adaptation est nécessaire, non seulement pour assurer que le processus permette l’atteinte des objectifs dans les intentions et le cadre négocié, mais également dans une optique d’authenticité et de sincérité de la part de l’animateur.trice. L’enjeu est de garantir que le processus serve le groupe, plutôt que le contraire.

Ce principe s’inscrit dans les savoir-être de l’animateur.trice. Ces savoir-être lui permettront d’adapter son approche et le processus au groupe et au contexte de son animation : cela nous permet de parler d’une « posture adaptative » de l’animateur.trice.

Le principal savoir-être nécessaire à l’adaptation est l’écoute. L’animateur.trice est en position sensible, empathique et en observation du groupe. Cette sensibilité pourra parfois se révéler via l’intuition, une formidable boussole qui permet d’adapter son animation au plus près des états du groupe. Il faut cependant rester attentif à ne pas se méprendre entre une intuition et une projection de ses propres idées/conceptions sur le groupe.

Privilégier le vécu sur le prévu

L’adaptation requiert d’apprivoiser son égo afin de se mettre au service du collectif. L’animateur.trice est en mesure de lâcher-prise, de faire le deuil d’un processus pourtant bien préparé, mais qui ne convient pas ou ne convient plus.

Les limites de l’adaptation

Bien que s’adapter soit une capacité fondamentale à l’animation participative, trop s’adapter peut mener à l’impuissance, à la perte d’intégrité, au non-respect des valeurs communes, d’une éthique, des intentions et des règles du groupe. Que ce soit pour l’animateur.trice ou pour le groupe, les autres principes de l’animation participative doivent en permanence guider les actions et être respectés.

L’adaptation signifie aussi la capacité de l’animateur.trice à accompagner le groupe dans toutes les phases de son processus avec bienveillance, incluant celles pouvant être plus chaotiques. Comprendre que la disruption est un passage souvent nécessaire à une résolution innovante ou cathartique (une libération des émotions négatives) permet également d’accompagner, voire de guider le groupe à travers les zones de turbulence. Par cette capacité d’adaptation, l’animateur.trice permet au groupe d’ouvrir son champ des possibles.